Essai Seat Leon Sportstourer (2021). Un break pour changer des SUV (2023)

Six mois après la Leon IV Berline, Seat commercialise sa version break, baptisée Leon Sportstourer. Cette nouvelle rivale des Peugeot 308 SW et Renault Mégane Estate empile les arguments pour séduire les familles, notamment en version TDI 150 DSG ici à l'essai. Mais que reste-t-il aux SUV 4 x 2 ?

Les débuts d’année calendaire déclenchent souvent leur lot de bonnes résolutions, et 2021 n’y fera pas exception. Certains se mettent au sport, d’autres stoppent l’alcool, la plupart réduisent leurs déchets. Et pourquoi ne pas arrêter… les SUV? Si leur silhouette flatte l’ego d’aventuriers déchus (caisse surélevée, grosses roues, fières barres de toit), ils peinent à égaler les berlines dont ils procèdent : masse et consommation en hausse, confort et dynamisme en baisse. À l’approche d’un nouveau malus au poids au 1er janvier 2022,les «bons vieux» breaks pourraient donc revenir en tête des intentions d’achat des chefs de famille.

Baptisée Leon Sportstourer,cette version break s’étire de 26 cm par rapport à la Leon Berline. La croissance concerne uniquement le porte-à-faux arrière et sert directement le volume de coffre : 620l annoncés en configuration à cinq places, soit 240l de plus que la berline et 33l de mieux que l’ancienne Leon ST. À 510l «seulement», le SUV Ateca sent déjà venir une pointe de jalousie, qui grandit encore à la lecture des prix.

Prix Seat Leon Sportstourer

En déclinaison TDI 150 DSG7 ici à l’essai, la nouvelle Leon Break débute à 32440 € en niveau Style, grimpe à 35500 € en Xcellence et culmine à 38000 € en FR (voir cascade d’équipements détaillés en page suivante). Le Seat Ateca, lui, réclame entre 2 300 et 3 300 € supplémentaires selon la finition retenue et déclenche même un petit malus avec la dotation maximale (jusqu’à 210 €). Le SUV compact reste toutefois disponible en définition plus raisonnable, avec boîte mécanique ou moteur Diesel dégonflé. Ce n’est pas le cas du break Leon, qui refuse les TSI 110 et TDI 115 de la berline et démarre à 150 ch minimum, en diesel comme en essence.

Le TSI 150 peut s’adjoindre les services d’une micro-hybridation avec la transmission DSG, voire d’une hybridation rechargeable qui porte sa puissance cumulée à 204 ch et son autonomie électrique, à 63 km maximum. Une fois retranché son bonus de 2000 € (qui chutera à 1000€ le 1^er juillet 2021), cette Leon e-Hybrid Sportstourer revient d’ailleurs au même prix que notre version TDI 150 DSG. Mais l’hybride n’est ni aussi accueillante dans le coffre (150l de volume rognés par les batteries) ni aussi sobre sur long trajet. Démonstration.

Au volant

L’essai d’une Leon équipée du TDI 150 DSG7 sonne comme une retrouvaille : c’est ce duo moteur/boîte qui avait accompagné notre test longue durée de 5000 km entre Paris et les Balkans. Idéal pour déceler d’emblée les différences entre la berline et le break, plus long de 26 cm et plus lourd de 55 kg. Finalement ? Nous sommes surpris… en bien, car notre Leon Xcellence d’essai, chaussée de roues de 17” au lieu de 18”, embarquait aussi le pack Full Drive Assist, facturé 925 €.

Cette option combine une batterie d’aides à la conduite (nous y reviendrons), une direction dite « progressive » (de plus en plus directe au fil du braquage et qui sert la maniabilité en ville ou sur route sinueuse) et une suspension pilotée à plusieurs modes (dont un Individual permettant de choisir parmi les treize crans de fermeté d’amortisseurs !). À l’usage, on opte pour la position Confort en ville, la position Auto sur route, mais on snobe la position Sport inutilement ferme.

Le mode Sport est plutôt à réserver à la boîte DSG lors d’un besoin de puissance (une pichenette sur le mini-sélecteur de boîte suffit), car le mode normal conserve généralement le moteur sous 1800tr/min, plage où il n’est pas encore tout à fait réveillé. Au-delà, le TDI 150 connaît un joli coup de boost,qui se prolonge jusqu’à 4000tr/min et permet d’expédier les dépassements, même avec famille et bagages à bord.

Cette belle santé ne fait pas s’envoler la consommation, toujours très raisonnable en conditions réelles : à peine 5l/100 km réclamés sur parcours routier, et une pointe à 5,7l sur autoroute. À 130 km/h, le moteur ronronne discrètement à moins de 2000 tr/min et ne brise pas la quiétude d’un habitacle correctement calfeutré au niveau des bruits d’air et de roulement (seuls les amortisseurs deviennent sonores au passage des saignées). Voilà l’outil idéal pour les longs trajets en famille, aussi servis par l’excellente position de conduite, le confort soigné des assises et l’autonomie très confortable : plus de 800 km sans ravitailler malgré le modeste réservoir de 45l. La Leon hybride rechargeable (consommation supérieure, cuve ramenée à 40l) aimerait en dire autant.

Si l’autoroute est fréquemment empruntée, nous vous conseillons d’opter pour le Pack Drive Assist «XL» (à peine 200 € plus cher que le «L») pour glaner, en plus du régulateur de vitesse adaptatif et de la surveillance d’angle mort, la fonction Travel Assist bien plus agréable que la simple aide au maintien dans la voie livrée de série. Ce Travel Assist maintient activement la voiture au centre de sa fileet ne se contente pas d’alerter le conducteur s’il s’approche (de près ou de loin) du marquage au sol. Le côté envahissant du système de base invite d’ailleurs à le déconnecter à chaque démarrage et impose donc de bien configurer les raccourcis sur l’écran central, sous peine de s’arracher les cheveux au quotidien (voir ci-dessous).

À bord

La concurrence

Chez les breaks compacts, l’attelage diesel 150 ch/boîte auto n’est plus si courant : la Renault Mégane Estate culmine à 115 ch, l’Opel Astra Sport Tourer à 122 ch et la Peugeot 308 SWà 130 ch. Cette dernière débute à 29600 € et se montre presque aussi spacieuse que la Seat : 610l de volume de coffre pour 4,59m de long (620l et 4,64 m pour la Leon). La Kia Ceed SW est une autre alternative (625l, 4,60 m, dès 30600 €) et vient d’accueillir la micro-hybridation 48V sur son CRDi 136 DCT-7… curieusement indisponible sur la cousine Hyundai i30 restylée (115 ch maxi).

À 150 ch en diesel, ne restent que la Ford Focus SW EcoBlue 150 BVA8 (608l, 4,67m, dès 32950 €) et, bien sûr, les jumelles techniques de la Leon, les Skoda Octavia Combi et Volkswagen Golf 8 SW. Si la VW n’a pas encore été essayée et semble moins bien armée sur le papier (611l de coffre, prix minimum de 37200 € en TDI 150 DSG), la Skoda demeure plus encombrante : volume de coffre record de 640l, espace arrière encore plus généreux, tarifs légèrement inférieurs (dès 31970 €). Et une offre plus vaste en diesel, évoluant du TDI 115 BVM au TDI 150 DSG à transmission intégrale.

Bilan de l’essai Leon Sportstourer

À son arrivée mi-2020, la nouvelle Leon s’est d’emblée signalée par sa riche dotation de série, son bel agrément de conduite, son joli sens de l’accueil et son rapport performances/sobriété impressionnant en TDI 150. La carrosserie Sportstourer grimpe d’un nouveau cran sur l’échelle de la polyvalencegrâce à un volume de coffre quasi record chez les breaks compacts et une modularité soignée. Quant au surcoût réclamé par rapport à la berline (de 1000 à 1500 € suivant les finitions), il reste bien en deçà de celui du SUV Ateca, facturé 3300 à 4500 € plus cher que la Leon classique. À méditer.

On aime

• Le coffre immense et facile à moduler
• Les performances et la consommation intactes avec le TDI 150
• Le confort séduisant avec la suspension pilotée

On regrette

• L'accès peu intuitif à la ventilation et aux modes de conduite
• L’aide au maintien dans la voie de série mal calibrée
• Aucun version sous 150 ch en carrosserie break

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